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Le café en France,
une histoire Marseillaise

Nous sommes en 1644. La France est en pleine expansion culturelle et économique, et Marseille joue un rôle clé dans cette expansion. Son port y voit passer toutes les épices et trésors de la Méditerranée. Un passage incontournable pour les voyageurs de l'époque.
I.

1644

L'arrivée du café en France

Cette année-là, Pierre de la Roque, négociant et voyageur français, rapporte les premiers grains de café à Marseille. Au retour d'un voyage à Constantinople, il aura même rassemblé les "petits meubles et ustensiles" qui servent à sa préparation. Il fait goûter le breuvage à ses proches et autres négociants.

Très vite, le café se répand dans la ville et fait le plaisir de la population Marseillaise. Les droguistes commencent à l'importer d’Égypte et en font le commerce.
II.

1671, Premiers établissements Marseillais...

Le café séduit. Il fait beaucoup parler. Quelques particuliers commencent à ouvrir leur propre lieu de consommation. Ils sont les premiers cafés du pays et sont très vite des lieux qui rassemblent. Le tout premier café était tenu par Pascal Haroukian, rue de la Loge. Les établissements arméniens sont notables et s'inspirent des maisons de café ottomanes -les kahvehane. On y fumait et on y jouait, le tout dans un certain confort. Les divans et les décorations artistiques ne sont pas rares.

Le café devient un véritable lieu de vie. Les marins y revoient leur navigation. Marchands et voyageurs s'y retrouvent pour faire commerce. Illustres et artistes y partagent leurs travaux, leurs idées nouvelles.

Le café coule et la pensée foisonne.
III.

..et diffusion vers la capitale.

Les précieux grains torréfiés atteignent Paris en 1669. S'ils sont déjà prisés à Marseille, c'est directement depuis Constantinople, là encore, qu'ils font leur apparition dans la capitale. Il sont rapportés d'un émissaire Ottoman en mission diplomatique pour rapprocher le Roi et le Sultan. Le “vin d'Arabie” séduit. Louis XIV se procure ses propres caféiers. Ces derniers sont introduits quelques années plus tard à la Réunion, en Martinique, en Guadeloupe. La France aura bientôt sa propre production de café.

Les établissements se multiplient dans la capitale. À la fin du XVIIIe siècle, Il y aurait presque 3000 cafés à Paris. Plus que jamais, ils font partie du paysage social et culturel de la ville. Montesquieu en parle lui-même dans ses lettres persanes.
IV.
« Le café est très en usage à Paris : il y a un grand nombre de maisons publiques où on le distribue… Il y en a une où l’on apprête le café de telle manière qu’il donne de l’esprit à ceux qui en prennent : au moins, de tous ceux qui en sortent, il n’y a personne qui ne croie qu’il en a quatre fois plus que lorsqu’il y est entré.»

-Montesquieu, les Lettres Persanes
V.

1850
Le Café Turc, grand café

Si les cafés rassemblent toutes les couches sociales, certains auront une place très culturelle. À Marseille, l'un d'eux fera de la Canebière et du Vieux-Port une réputation mondiale: le Café Turc.

Inauguré en 1850, le Café Turc fut le précurseur des grands cafés du Second Empire. Orné de voiles, de tapis, de narghilés et même d'une fontaine, l'établissement offrait une expérience des plus fascinantes.

Il rassemblait les peintres provençaux et Marseillais du moment: Loubon, Fabius Brest, ou encore Monticelli. Mais aussi des écrivains comme Théophile Gautier ou Rimbaud. L'enseigne fit l'admiration de plusieurs générations de visiteurs et fut un symbole de Marseille, ouverte sur le monde.